Quand les canaux de Vaucluse sont en chômage, c’est un vrai travail d’éboueurs qui attend les gestionnaires chargés de leur nettoyage : ces ouvrages servent trop souvent de poubelles.
Nécessité du « chômage » annuel
Le propre d’un canal est de devoir son existence à l’homme : tracé, construction et gestion, mais aussi entretien courant. De ce point de vue, à côté des travaux structurels, touchant les berges, les vannes ou les écluses, il convient de mener des travaux de nettoyage, indispensables pour la lutte contre les pollutions diverses et les inondations. Ces derniers sont menés annuellement, à l’occasion de la traditionnelle « mise en chômage »
La mise en chômage consiste en un abaissement artificiel du débit et de la hauteur d’eau du Canal afin de nettoyer le lit, débroussailler les berges, faucarder la végétation aquatique, enlever les embâcles et libérer le canal de tout obstacle au bon écoulement des eaux.
Extrait du site web du Syndicat Mixte du Bassin des Sorgues – SMBS
Hors année de confinement, les associations de préservation de l’environnement apportent leur contribution à cette entreprise d’intérêt général : elles organisent, par exemple, des nettoyages pendant la mise en chômage du canal de Vaucluse, qui dure 15 jours.
Année après année, elles ont ainsi contribué à débarrasser ce canal évoluant dans des sites urbains, de tonnes de canettes de verres, plastiques, pneus, batteries, et même des sacs à main et cartes bleues qui le polluaient.
La Nesque Propre et FNE Vaucluse souhaitent aujourd’hui étendre le type de collaboration menée avec le Syndicat Mixte du Bassin des Sorgues (qui gère le canal de Vaucluse), à d’autres ouvrages comme le canal de Carpentras.
Ce que dit la pollution des canaux de Vaucluse
La pollution mise en évidence lors de la mise en chômage du canal de Carpentras a des spécificités rurales.
Après la période estivale de forte irrigation, il faut vider le canal principal, les réseaux secondaires ainsi que les réseaux sous pression. Le canal rentre dans une période dite de chômage qui s’étend généralement de début décembre à mi-février. Les adhérents n’ont donc pas d’accès à l’eau pendant cette période. Cette période est indispensable et incompressible pour que les agents techniques effectuent l’ensemble des travaux de réhabilitation et d’entretien nécessaires.
Extrait du site internet du Canal de Carpentras
La période « sèche » est donc beaucoup plus longue que pour le canal de Vaucluse. Deux points méritent particulièrement notre attention :
- L’instance de gestion, actuellement sensibilisée à la biodiversité, semble vouloir chercher des solutions pour éviter l’hécatombe piscicole liée à la baisse du niveau de l’eau. En 2020 le nombre de poissons morts a choqué, à juste titre, les riverains.
- L’on retrouve bien les canettes, plastiques et batteries … mais des sacs poubelles contenant des viscères et carcasses de sangliers remplacent ici les sacs à main volés. C’est sans doute une collaboration avec les chasseurs de bonne volonté qu’il conviendrait de mettre en place. D’une part, afin que les sociétés de chasse expliquent à leurs adhérents qu’il est imbécile d’ajouter de la pollution plastique à la pollution organique, en emballant soigneusement ce dont ils ne veulent pas …avant de le balancer dans l’eau ! D’autre part, pour réfléchir aux meilleurs exutoires possibles pour les déchets de chasse.
Tout un programme pour les chômages à venir !
Près de 400 personnes mobilisées pour nettoyer les Sorgues – 9 juin 2018