Toujours plus d’artificialisation des terres agricoles en Vaucluse
Du Nord au Sud du Vaucluse, les projets consommateurs de foncier se multiplient. Et malgré les protestations des associations et de nombreux citoyens, ils se concrétisent. L’artificialisation des terres agricoles se fait par dizaines d’hectares. Elle touche des terres agricoles fertiles, souvent irriguées.
« Ce bétonnage répond parfois à des projets tout aussi artificiels. »
Alain Goléa de FNE 13, initiateur du mouvement « Sauvons nos terres agricoles »
À Pertuis
L’association « Terres vives » s’oppose à une extension de 90 ha de la zone d’activités économiques de Saint Martin, en grande partie sur des terres agricoles cultivées et fertiles.
Le commissaire enquêteur a émis, en février 2020, 3 réserves. Manifestement, on en a oublié l’existence.
Car, le 25 juin dernier, le préfet du département a pris un arrêté de Déclaration d’Utilité Publique (DUP ) portant sur la réserve foncière. Cette même réserve foncière qui doit servir à l’extension de la zone.
FNE Paca a pointé le fait que l’on n’a envisagé aucune solution alternative alors que :
« Le dossier de demande est très flou quant au bénéfice d’une telle réserve foncière : ni le motif, ni la taille de cette extension ne sont justifiés. »
Elle ajoute par ailleurs :
« L’étude d’impact est lacunaire en ce qui concerne l’évaluation des incidences sur la faune et la flore, le paysage et le fonctionnement hydraulique».
« L’emprise du projet est situé dans un secteur actuellement inconstructible, classé rouge au Plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) de la Durance. »
A Bollène
Rien n’a pu empêcher la société Rockspring, propriétaire de la ZAC « Pan Euro Parc », d’artificialiser 52 ha pour créer plusieurs plates-formes logistiques.
Ces bâtiments complètent un entrepôt de 61 400 m2, déjà exploité par ID Logistics.
Là encore, l’exploitation agricole des terres n’a été que de peu de poids, et l’étude d’impact, comme les compensations envisagées, bien légère.
Une enquête publique a visé à obtenir l’autorisation d’exploiter des entrepôts de stockage.FNE Vaucluse, à cette occasion, a fait savoir toute son opposition à ce projet aux motifs suivants :
- qu’il remplace des champs de céréales par une concentration de produits dangereux
- qu’il se situe à proximité
- d’un site nucléaire,
- d’équipements industriels lourds (centrale EDF, barrage hydroélectrique, centrale photovoltaïque, ligne THT, canal),
- de grandes voies de communication (A7, N7, ligne TGV)
- et, le tout, au cœur d’un bassin de population de plus de 57 000 personnes.
Autant de projets dont l’utilité « pour tous » n’est pas prouvée mais dont l’impact sur l’artificialisation des terres est, lui, dramatique !