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Pollution lumineuse nocturne : danger pour la vie

La conférence donnée à la médiathèque de Pernes-Les-Fontaines, ce samedi 25 janvier, par Luc Cathala, président de l’association des Garrigues de Mazan et de la Lègue de Carpentras, membre de FNE Vaucluse, devrait être labellisée d’utilité publique. On y apprend, entre autre, que l’éclairage nocturne abusif (presque un pléonasme !) nuit aussi bien aux animaux qu’aux plantes ou …aux hommes et que le recours aux leds, qui enchantent nos élus pour des raisons d’économie, est particulièrement dangereux pour les yeux juvéniles.

C’est devant une assistance très intéressée que le conférencier a déroulé son argumentaire, de la formation des planètes dans la nuit des temps, à la mise en place de nos rythmes circadiens (alternance de périodes d’une durée de 24 heures). Les conséquences du non respect de ces rythmes vitaux se déclinent en termes de santé individuelle, avec perturbations de nombreux mécanismes biologiques, physiologiques et comportementaux, comme en termes de santé publique (avec toutes les discussions actuelles sur le manque de sommeil des ados et adultes, et même la problématique de la « pénibilité » du travail de nuit)

De très nombreux exemples en images (voir ici un article de Luc Cathala sur Monteux) illustraient la tendance trop fréquente des éclairagistes à concevoir de grands spectacles de lumière plutôt que se contenter du nécessaire. Parallèlement, l’incapacité des édiles à résister à la tentation de créer des jeux de lumières sur un mur, de « mettre en valeur » un arbre remarquable, de déguiser telle rue d’entrée de village en avenue des Champs Elysées a des conséquences néfastes. Les spots qui éclairent artistiquement les murs produisent au sol des alternances d’ombre et de lumière propres à aveugler les piétons ; Il arrive que les lampes, qui soulignent la beauté architecturale de bâtiments anciens, éclairent a giorno des pièces dans lesquelles les habitants tentent de dormir. Les arbres, privés du signal de raccourcissement des jours, s’épuisent à garder leurs feuilles vertes. A contrario, dans les pays qui ont supprimé l’éclairage auto routier, les accidents ont significativement diminué, cependant que dans les villes et villages ayant renoncé aux lampadaires systématiques, la délinquance reculait, comme le prouvent de récentes statistiques de gendarmerie.

L’Arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses dans sa version consolidée du 29 janvier 2020, stipule que : « Les émissions de lumière artificielle des installations d’éclairage extérieur et des éclairages intérieurs émis vers l’extérieur sont conçues de manière à prévenir, limiter et réduire les nuisances lumineuses, notamment les troubles excessifs aux personnes, à la faune, à la flore ou aux écosystèmes, entraînant un gaspillage énergétique ou empêchant l’observation du ciel nocturne. »
Il précise : « Les éclairages extérieurs (…) liés à une activité économique et situés dans un espace clos non couvert ou semi-couvert, sont éteints au plus tard 1 heure après la cessation de l’activité et sont rallumés à 7 heures du matin au plus tôt ou 1 heure avant le début de l’activité si celle-ci s’exerce plus tôt. » et que « Les éclairages des bâtiments non résidentiels sont allumés au plus tôt au coucher du soleil et sont éteints au plus tard à 1 heure du matin. Les éclairages intérieurs de locaux à usage professionnel sont éteints au plus tard une heure après la fin de l’occupation de ces locaux et sont allumés à 7 heures du matin au plus tôt ou 1 heure avant le début de l’activité si celle-ci s’exerce plus tôt. »

A partir de maintenant, nous pouvons, comme le dit Luc Cathala «éclairer la nuit, mais où il faut, quand il faut, juste ce qu’il faut. »

Lire aussi, la Newsletter du Blog des Garrigues du 29 janvier 2020