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Un projet d’élevage industriel de poules mis en échec à Valréas.

Le signalement est arrivé le 15 janvier 2019 à FNE Vaucluse : un permis de construire venait d’être accordé à un poulailler de 29 990 poules dans une zone de campagne, secteur St Pierre ouest de la commune de Valréas, mettant les riverains amoureux du paysage en émoi.

Les poulaillers industriels se multiplient dans ce territoire de l’Enclave, moitié Drômoise, moitié vauclusienne. L’obligation de procéder à une étude d’impact et une enquête publique, s’exerçant à partir de 30 000 poules, les élevages se répartissent, au gré des terrains, en unités (très) légèrement inférieures. Le projet avait été soumis en mai 2018 à la CDPENAF de Vaucluse qui avait donné un avis défavorable à l’unanimité, avant de revenir sur sa décision en juillet 2018, après que le pétitionnaire ait expliqué que, sensible au bien être animal, il remplaçait un bâtiment confiné par un élevage de plein air.

Il n’en restait pas moins que le projet, implanté dans des terres d’appellation Côte du Rhône village Valréas, éloigné de tout bâti existant, était caractéristique de mitage et d’une consommation peu économe de foncier.
Sur le plan du paysage, l’emplacement choisi, jusqu’à présent dédié à la vigne et à la lavande, contribue à la beauté de ces espaces collinaires qui ont mérité d’être inclus dans la charte paysagère des Côtes du Rhône. Mis en valeur par des générations de paysans, le lieu porte à la sérénité.

C’est cette sérénité qui a volé en éclat lorsque le porteur du projet industriel a arraché 5,8 ha de vignes, 3,7 de lavandes et arasé une colline pour y construire un hangar de 3 000 m² et des annexes : préau et fumière. Mobilisés au sein de l’APEG (Association de protection de l’environnement du pays de Grillon), les riverains ont multiplié les actions, les points presse et demandé des comptes à la mairie, contestant, devant le tribunal administratif de Nîmes, le permis de construire accordé dès le 8 août 2018

Grâce aux erreurs commises par le porteur de projet, bien soutenus par l’APEG, FNE Vaucluse, mais aussi la Confédération paysanne et des médecins locaux, les riverains ont fini par convaincre que l’édification de ce poulailler industriel ne s’imposait pas. Une sortie de crise a été trouvée : dans un message destiné au tribunal, le pétitionnaire a renoncé à son permis de construire.

FNE Vaucluse s’en réjouit, mais restera particulièrement attentive à toute nouvelle demande de permis, au devenir des parcelles « aplanies », ainsi qu’au suivi des « erreurs » du pétitionnaire qu’un examen attentif du dossier a mises en évidence.