Habitat de prédilection des moustiques tigres, les vieux pneus utilisés dans la nature sont à l’origine de pollution lorsqu’ils se décomposent : microcaoutchoucs, filaments métalliques, sans doute pollutions chimiques.
La prise de conscience est récente. Après avoir touché les amateurs de fonds marins, atterrés par les dégâts occasionnés par la dégradation des pneus usagés immergés pour servir d’habitat à la faune, elle a concerné les éleveurs de bovins, constatant les ravages causés à leur cheptel par l’ingestion involontaire des brindilles d’acier libérées par ces pneus.
Il faut reconnaître que, jusqu’en 2015, les agriculteurs ont été encouragés à acheter des pneus en fin de vie pour maintenir les bâches d’ensilage dans les champs. Une très mauvaise idée. Après la maladie de « la vache folle », inoculée aux vaches nourries aux farines animales, voici que l’on découvre « la maladie de la quincaillerie ». 60.000 bovins au pré seraient atteints de tumeurs et d’infections directement liées à l’ingestion de métal de désagrégation de nos pneus.
Pour lutter contre cette pollution, le ministère de la Transition écologique a fait signer un engagement à la filière pneumatique, le 15 juillet : « les fabricants, comme Michelin, s’engagent à récupérer les pneus des exploitations agricoles à leurs frais ». Les agriculteurs vont ainsi pouvoir se débarrasser de leurs vieux pneus, et permettre à leurs vaches de brouter de l’herbe et seulement de l’herbe. Selon le cabinet de Brune Poirson, « 15.000 tonnes par an, soit 2,4 millions de pneus, vont être enlevés chaque année ».
FNE Vaucluse s’en réjouit, et se dit que, les mêmes causes produisant les mêmes effets, la pollution liée à la dégradation en campagne de vieux pneus peut concerner d’autres animaux mangeurs d’herbe. Or des pneus dans la nature, il y en a, et de très officiellement utilisés : Il suffit de les voir en bordure des pistes de sport, aux fins de sécurisation.
A titre d’exemple, au Mont Serein, des centaines de pneus bordent la piste de dévalkart. Pensant au troupeau d’ovins qui assure l’entretien des pentes herbacées, nous avons demandé par courrier, au maire de Beaumont du Ventoux s’il était possible de réfléchir à d’autres moyens de dévaler les pentes en sécurité.