2 - Avis et Communiqués

Gestion des déchets : FNE Vaucluse appelle les élus à secouer leur inertie

A l’heure d’une forte prise de conscience de la nécessité absolue de réduire nos déchets, au moment où la région Sud Paca vote son Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets, le Vaucluse, sans état d’âme, prévoit l’augmentation de leur production et de leur élimination stérile : déjà autorisé début 2019 à incinérer 20 000 t de déchets supplémentaires par an, le gestionnaire Suez, sollicite aujourd’hui de maintenir à 90 000 t la capacité annuelle d’accueil au centre d’enfouissement technique d’Entraigues.

Pour mémoire, l’Arrêté Préfectoral du 29 06 2016 autorisait la société SITA SUD à « poursuivre et étendre l’exploitation du pôle multi-filières de valorisation et d’élimination de déchets non dangereux exploité sur le territoire de la commune d’Entraigues-sur-la-Sorgue, au lieu-dit «Quartier du Plan». Cet arrêté précisait « qu’il y a lieu de limiter la capacité d’accueil autorisée de déchets non dangereux de l’ISDND (Installation de stockage des déchets non dangereux) d’Entraigues-sur-Sorgues à 90 000 t/an jusqu’à fin 2018 et, à partir de 2019, (…) d’abaisser la capacité d’accueil autorisée de déchets non dangereux de l’ISDND d’Entraigues-sur-Sorgues à 80 000 t/an »
La diminution de capacité d’accueil était liée à l’obligation de limiter la provenance géographique des déchets au seul Vaucluse, obligation aujourd’hui quasi remplie.

La demande actuelle de Suez RV signe donc pour le département un double échec : non seulement le Vaucluse est incapable de réduire ses déchets, mais l’augmentation de la production locale a annulé la diminution des apports extérieurs !

200 000 t + 20 000 incinérées à Vedène, 90 000 t stockées à Entraigues, FNE Vaucluse ne peut que souligner l’incurie régnant dans la gestion vauclusienne des déchets et, pointant l’incroyable inertie des élus, demander une fois encore la création d’un syndicat départemental de gestion des déchets.

Pour information : le plan régional, qui «doit prendre en compte les objectifs nationaux fixés par la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte du 17 août 2015, mais aussi les objectifs fixés dans le Plan Climat de la Région afin de développer un nouveau modèle économique, pour se diriger vers une économie circulaire, économe en ressources » affiche des objectifs ambitieux :
• Réduire de 10 % la production de l’ensemble des déchets non dangereux ménagers et d’activités économiques, dès 2025 par rapport à 2015. Cela représente un évitement de l’ordre de 600 000 tonnes en 2025 et 2031 ;
• Développer le réemploi et augmenter de 10 % la quantité des déchets non dangereux non inertes faisant l’objet de préparation à la réutilisation ;
• Valoriser 65 % des déchets non dangereux non inertes en 2025 ;
• Valoriser 70 % des déchets issus de chantiers du BTP d’ici 2020 ;
• Limiter en 2020 et 2025 les capacités de stockage ou d’incinération sans production d’énergie des déchets non dangereux non inertes (- 30 % en 2020, puis – 50 % en 2025 par rapport à 2010)
La mise en application du plan est prévue pour la fin 2019. Il sera alors opposable

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