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Artificialisation en Vaucluse : Les sols naturels plus impactés que les sols agricoles

De SCoT en SCoT FNE Vaucluse souligne l’artificialisation déraisonnable du département. Les résultats d’une enquête récente (enquête Teruti Lucas réalisée par les services statistiques du ministère de l’agriculture et de l’alimentation) mettent des chiffres sur cette évidence : En 2015, la part des sols artificiels en Vaucluse était de 13,2 %, nettement au dessus de la moyenne nationale de 9,4%, au dessus même de la moyenne du Var (11,4 %) et des Alpes Maritimes (8,4 %) ! De surcroît, entre 2010 et 2015, cette artificialisation a progressé plus vite que dans les autres départements .

« L’artificialisation du territoire correspond à la perte d’espaces naturels ou semi-naturels et de terres agricoles au profit d’espaces dits artificiels qui correspondent aux zones urbanisées (tissu urbain continu ou discontinu, bâti diffus), aux zones industrielles ou commerciales, mais aussi aux zones aménagées pour le sport et les loisirs, aux réseaux d’infrastructures routières, décharges, carrières et aux espaces verts urbains.
C’est une pression forte sur la biodiversité qui entraîne la consommation de milieux naturels et de terres agricoles. Elle a pour conséquence la destruction de ces espaces et s’accompagne d’une fragmentation et d’un cloisonnement des milieux naturels »
« En plus des impacts négatifs sur les espèces et les milieux, l’artificialisation a des conséquences négatives sur les services liés au cycle de l’eau (infiltration des eaux pluviales, prévention des inondations par exemple), à l’atténuation des changements climatiques ou encore sur le cadre de vie. » (Fiche indicateur de l’Observatoire de la biodiversité http://www.observatoire-biodiversite-paca.org/files/1901_indicateur_artificialisation_orb_paca.pdf )

Ont été qualifiés « d’agricoles » les sols cultivés (cultures permanentes, prairies temporaires, vignes etc.) et les surfaces toujours en herbe.
Les sols naturels correspondent aux sols boisés, aux landes, friches, maquis, garrigues, zones humides et sous les eaux.
En PACA, contrairement à une idée reçue, ce sont les sols naturels qui apparaissent les plus impactés par l’artificialisation. L’extension de l’artificialisation entre 2010 et 2015 s’est effectuée aux dépens de 21 077 hectares de sols agricoles et 42 699 hectares des sols naturels.

Une donnée qu’il importe d’avoir à l’esprit au moment où la commission départementale de préservation des milieux naturels agricoles et forestiers (CDPENAF) donne sa bénédiction à des consommations excessives de foncier (plus de 100 ha à Cavaillon, tout récemment) et s’achète une bonne conscience en calculant des « compensations agricoles », lesquelles peuvent s’exercer au détriment du milieu naturel.
En commission, FNE Vaucluse n’a pu que souligner l’absence de définition claire et partagée du concept de friches, qui ouvre la porte à tous les abus possibles.

Faute de maîtrise de l’extension urbaine le Vaucluse continue de mener une politique d’aménagement du territoire incompatible avec la préservation de la biodiversité