5 - Actions juridiques

Trois histoires d’oiseaux

Quelques propos à mettre en relation avec l’effondrement récent et dramatique du nombre des oiseaux européens

Une histoire d’oies tout d’abord (« oie », une évolution du mot « oiseau », justement): Les oies sauvages sont migratrices. Certaines d’entre elles passent l’hiver en France. D’autres, moins téméraires peut-être, se sont sédentarisées, optant pour les Pays-Bas. L’espèce est végétarienne : un grand groupe cause des dégâts aux cultures, et l’on peut comprendre que les agriculteurs bataves protestent.
En France, les oies cendrées sont chassées de la fin août jusqu’au 31 janvier, soit pendant plus de six mois, ce qui est la période d’ouverture la plus longue en Europe pour ces espèces.
Quand elles repartent en février nidifier dans les pays d’Europe du nord, elles ont en tête des idées de reproduction. L’Europe a résolu de les protéger et la « directive oiseaux » interdit de les chasser pendant la migration.
Désireux de plaire aux chasseurs, le Ministère de la transition écologique et solidaire a proposé de prolonger la chasse jusqu’à fin février. Une idée soumise aux Français lors d’une consultation publique électronique. 53% se sont prononcés contre l’extension de la durée de la chasse aux oies cendrées. Ce qui n’a pas empêché François de Rugy de promulguer un nouvel arrêté, illégal au regard de la loi européenne, et hypocrite car tuer les oies migratrices en France ne diminuera en rien les dégâts agricoles des oies sédentaires des Pays Bas.
FNE Vaucluse, qui a voté contre le projet d’arrêté, a apprécié que le mouvement FNE dans son entier (ainsi que Humanité et Biodiversité et la Ligue pour la Protection des Oiseaux), saisisse le Conseil d’Etat.
Le Conseil d’État vient de suspendre l’arrêté du ministère de la Transition écologique et solidaire prolongeant la chasse des oies jusqu’au 28 février 2019. C’est la douzième fois que l’Etat se fait sanctionner pour ce même motif ! (Cf le communiqué de FNE)

Une histoire de petits oiseaux ensuite : L’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) a trouvé chez un habitant de Mormoiron une trentaine de cadavres d’oiseaux d’espèces protégées et une vingtaine de passereaux encore vivants. Le vieux braconnier utilisait des filets, des baguettes de glu et des appelants. Pour ce délit passible d’une peine de deux d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende, FNE Vaucluse, FNE PACA et FNE se sont portées parties civiles

Et pour finir, une fermeture de centre de soin : le Centre régional de sauvegarde de la faune sauvage de Buoux dans le Vaucluse, géré par la LPO, va fermer. Les subventions de l’Etat sont devenues trop ridiculement basses et aléatoires pour qu’il soit sereinement envisagé de verser les salaires des quelques permanents. Une pétition circule ( https://www.mesopinions.com/petition/animaux/sauver-animaux-sauvages-paca/59987) pour que l’Etat, garant de la protection de la faune sauvage, assume sa responsabilité. En attendant, les rapaces plombés par des chasseurs étourdis pourront être confiés à l’ONCFS …ou au préfet du département.