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Irrigation agricole à partir des eaux du Rhône

L’irrigation agricole à partir des eaux du Rhône est en Vaucluse un projet de territoire. Il mobilise l’action publique locale en fonction des ressources du territoire concerné et des enjeux auxquels le secteur est confronté.

L’organisation du projet de territoire est contractuelle. La préfecture de Vaucluse y dédie au moins une personne et différents partenaires sont consultés. FNE Vaucluse fait partie du comité de pilotage du projet.
Un point d’étape a été fait lors du CoPil du 8 décembre en préfecture.

Il s’agit d’un projet de longue haleine : entrepris depuis plus de 10 ans, et promettant de ne pas pouvoir être opérationnel avant une trentaine d’années… Les études préliminaires (ne serait-ce que la quantification des besoins) pourraient être terminées fin 2018. Ensuite viendra le temps de la recherche des financements

Territoire concerné par le projet : La zone nord Vaucluse et partie de la Drôme. Un territoire de 200 000 habitants, l’agriculture y emploie 29 000 personnes (10 000 ETP), et représente 40% de l’offre d’emploi. Le projet permettra d’irriguer 25 à 30% de la SAU (surface agricole utile) de la zone, essentiellement de la vigne (70%)

Objectifs écologiques de l’irrigation à partir du Rhône : alléger la pression sur la nappe du myocène. Eventuellement baisser les prélèvements sur le bassin de l’Aygues

Objectifs quantitatifs :
Il est trop tôt pour évaluer les volumes qui seraient prélevés. Un questionnaire a été envoyé à 3000 agriculteurs, 800 réponses seulement, émanant pour l’essentiel de gros exploitants irriguant déjà et en voulant davantage. Du fait du biais des réponses, le résultat (projection de 60 millions de m3 consommés !) est aberrant. Le Président de la Chambre souligne cependant que la France est très en retard en matière d’irrigation, l’Espagne irriguant 90% de ses cultures
Remarques FNE Vaucluse :
– FNE Vaucluse n’est pas à priori hostile à ce projet mais elle le suit de très près et formule de nombreuses réserves
– Il ne sera pas possible de répondre « les yeux fermés » à toutes les demandes, les premiers résultats du questionnaire montrent la « gourmandise » des intéressés
– L’Espagne ne représente en aucun cas un modèle agricole.
– Les modes d’apport en eaux sur les cultures doivent être optimisés mais surtout l’agriculture ne fera pas l’économie d’une adaptation au changement climatique des essences cultivées.
– Ce projet sera très couteux en argent public. Il faudra absolument sécuriser le foncier agricole au travers des documents d’urbanisme. Les parcelles aux valeurs agronomiques les plus élevées se situent le long de la vallée du Rhône, on peut tout y cultiver et sont celles qui permettront une adaptation de l’agriculture au réchauffement climatique. Ce sont également les plus convoitées pour l’extension des agglomérations.
– 2017 : le débit du Rhône a chuté de 30%. La Suisse a du « lâcher » de l’eau pour nos centrales.  Dans ce contexte, l’irrigation par les eaux du Rhône reste-t-elle un projet d’avenir ?