Depuis qu’il est avéré que le loup se réinstalle en France, le sujet revient aussi sûrement que le froid en hiver et la canicule l’été : l’Etat consulte le public afin d’établir le nombre de « prélèvements » qu’il peut autoriser sur une espèce au demeurant « protégée ».
Un scénario bien réglé oppose les représentants des éleveurs ovins, qui demandent l’éradication de la bête, aux écolos, qui exigent sa protection totale.
Bon an, mal an le chiffre des autorisations de tuer des loups croît.
En 2016, les 36 loups autorisés avaient été rapidement abattus. Une nouvelle consultation avait permis au ministère d’autoriser 4 tirs de plus.
En 2017, l’Etat projette de « prélever » 40 loups. La Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles en région PACA se donne pour but de faire immédiatement porter ce chiffre à 50. FNE Vaucluse, participant comme chaque année à la consultation publique souhaite qu’aucun animal ne soit supprimé avant qu’on ait évalué l’impact des prélèvements sur les dommages causés aux troupeaux. FNE PACA prend publiquement position, en attendant que la fédération nationale publie un communiqué de presse sur le sujet
Une lueur d’espoir cependant : l’Expertise Scientifique Collective sur le devenir de la population de loups en France, que l’Etat a demandée à l’ONCFS et au Muséum d’histoire naturelle, a été rendue le 7 mars 2017. Il y est souligné que le lien n’est pas établi entre augmentation de morts de loups et diminution des dommages aux troupeaux. Il se pourrait même que tirer des loups, par le renforcement du pouvoir de certaines meutes sur un territoire, en renforce l’impact négatif !
La France doit pouvoir « garantir une cohabitation socialement et économiquement acceptable entre le loup et les activités humaines « (sous titre de l’expertise citée précédemment). Il était jusqu’à présent désolant de constater que le gouvernement surfait sur des peurs irrationnelles pour plaire à des populations ciblées (éleveurs ou chasseurs) en évitant l’analyse des causes réelles des difficultés de leur situation donc les moyens d’y remédier.
Si les choses changent, c’est tous ensemble, exploitants agricoles et naturalistes que nous pourrons construire