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Risques naturels majeurs : regarder le danger en face

Ces derniers mois, les interrogations, les témoignages et les inquiétudes de nombreux habitants ont amené FNE Vaucluse à faire le double constat suivant : Dans ce département, la préoccupation des habitants vis à vis du risque inondation est grande, mais les citoyens, après avoir tenté en vain de se faire entendre de leurs élus, se voient contraints de se tourner vers les associations dans l’espoir, sans doute exagéré, qu’elles vont pouvoir contribuer à leur sécurité !

Le 3 octobre dernier, l’orage cévenol n’a fait que traverser notre département, avant de s’en aller tuer ailleurs. Pourtant, en Vaucluse, ce sont des milliers de photos qui, sur les sites Internet, les blogs et les vidéos, ont illustré, d’Orange à Cavaillon, en passant par Carpentras, Althen ou Vedène, les lotissements inondés et les territoires noyés !

En attendant que les services de l’Etat parviennent à mettre en place des PPRI jugés par certains trop contraignants et par d’autres insuffisamment protecteurs, en attendant que se réunisse pour la première fois la Commission Départementale des Risques Naturels majeurs, nouvellement créée par le préfet de Vaucluse, FNE Vaucluse souhaite communiquer ce document, signé Roland Nussbaum, directeur de la mission risques naturels, groupe de coordination « changement climatique » émanant des très sérieux et très concernés Fédération Française des Sociétés d’Assurances et Groupement des Entreprises Mutuelles d’Assurances.

Vous y découvrirez, par exemple, que si les assurances prônent une meilleure connaissance et culture du risque, elles recommandent aussi la maîtrise de l’urbanisation en zones à risques et insistent sur la nécessité de reconsidérer à la hausse, du fait du changement climatique, l’occurrence des crues dites autrefois décennales ou centennales. De façon très simple, les crues seraient qualifiées de « fréquentes » (périodes de retour de 1 à 5 ans), « moins fréquentes » (périodes de retour de 5 à 10 ans) ou « rares » (période de retour supérieures à 10 ans).
A chaque fréquence des crues correspondraient des « actions de réduction de la vulnérabilité » :
– une protection à la parcelle, à la portée de chaque citoyen suffirait pour les territoires soumis à une menace fréquente
– une protection par quartier, nécessitant un investissement communal seraient nécessaire pour réduire les conséquences de crues moins fréquentes
– enfin, réduire la vulnérabilité par rapport aux crues rares relèverait de la mise en place d’un établissement public territorial de bassin (EPTB) capable de mettre en oeuvre l’aménagement et la gestion des fleuves et des grandes rivières dans le cadre géographique d’un bassin ou d’un sous-bassin hydrographique .
Allant plus loin dans ses recommandations, la mission risque naturel préconise une protection par « ralentissement dynamique » ou « aménagements transparents »

Si le Vaucluse, deuxième département de France pour le linéaire de digues (670 Km!), se contente pour l’instant de surélever ces dernières (cf. le programme actuel pour le Coulon, qui est « 100 % digues »), et s’essouffle à entretenir en vain ces protections, nos voisins gardois, ont opté pour le moyen de protection recommandé par les assureurs : plus durable, plus sûr et plus économique à long terme (Cf vidéo sur le Vidourle)

Merci à P. Leclerc, d’Actions Coulon, ainsi qu’à UNALCI France Inondations, pour la communication des documents