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Faire bouger les lignes pour stopper les nuisances

Il s’agit en ce cas précis des lignes aériennes et des nuisances sonores qu’elles occasionnent pour les habitants concernés par le survol des avions. Sans la mobilisation sans faille de l’ADECNA (Association de défense contre les nuisances aériennes) pour faire bouger les lignes aériennes, il est à parier que le Sud du Lubéron continuerait à être, ainsi que nous l’écrivait son président, en février dernier :

«pas vraiment un parc silence et nature, mais un tarmac d’aéroport… un cauchemar »!

Vincent Origlia

Un domaine qui relève de l’autorité de l’État

Les nuisances sonores sont un problème compliqué. Et lorsqu’elles sont d’origine aérienne, le problème est plus complexe encore. Car, si les bruits de voisinage « terrestres » sont du ressort des maires, le ciel est à l’État !

Dans le cas précis du Sud Lubéron, il faut mobiliser beaucoup d’élus pour convaincre un préfet. Surtout s’il s’agit de limiter l’armée de l’air dans ses exercices, ou de signaler que la sécurité civile n’est pas toujours discrète dans ses déplacements.

Les trois objections les plus fréquemment exprimées

  • Peut-on comparer le confort auditif de certains habitants à la sécurité de tous, qui nécessite par exemple la surveillance rapprochée d’éventuels départ de feux ?
  • Il faut aussi beaucoup de militants pour convaincre un élu, qui se fait gloire d’accueillir sur sa commune nombre de VIP hélitransportés …
  • Sans compter toutes les activités touristiques ou mercantiles de survol de nos paysages.

C’est dire toute l’énergie qu’a dû déployer l’ADECNA pour se faire entendre, malgré le bruit des avions.

Retour sur une mobilisation soutenue

Aujourd’hui, La Provence vient de faire un long résumé du dossier. Il met en avant le travail de l’ADECNA, l’écoute de madame Géronimi, sous-préfète d’Apt, la mobilisation de certains élus.

Vincent Origlia relativise les résultats :

« les militaires n’ont pas vraiment cessé leurs exercices. Ils ont tout simplement fait des promesses d’ajuster leurs axes et leurs plannings afin de causer moins de gêne …Mais hélas le compte n’y est pas. Les zones de survols sont aussi utilisées par les civils, par les avions de tourisme de passage, par la protection civile.
Donc lorsque les militaires ne sont pas sur un village, au bruit permanent exaspérant de leurs avions à 10 km de distance, s’ajoute celui des survols des civils : en certains moments, voire même le week-end, un passage d’avion toutes les minutes »

Vincent Origlia, président de l’ADECNA Sud Luberon


Avec regrets, il ajoutait en février 2015 : « Quelques élus se sont mobilisés mais la majorité semblent insensibles».

Depuis « Les conseillers départementaux du canton de Pertuis, Noëlle Trinquier et Jean-François Lovisolo ont saisi les ministres de l’Écologie et des Transports.

Les députés Jean-Claude Bouchet et Christophe Castaner ont également soulevé le problème dans l’Hémicycle », note La Provence.

Surtout, l’ADECNA a lancé une pétition. Aujourd’hui plus de 1800 personnes l’ont signée dont près de 80 élus, députés, conseillers départementaux, maires et conseillers municipaux.

La Provence détaille encore : « A cela s’ajoute aussi des plaintes que tout un chacun peut déposer sur le site internet de l’association ».

« Lors de la réunion du 26 juin, nous avons transmis à la sous-préfète les plaintes écrites de 475 personnes » assure Vincent Origlia, le président de l’Adecna.

Celles-ci ont été récoltées entre avril et juin avec le guichet unique.

Selon le président, diverses problématiques ressortent de ces plaintes :

  • Outre l’impact sur les activités touristiques ou économiques et le quotidien des habitants, certaines personnes se disent « stressées, fatiguées et font part aussi d’un sentiment de dépression ».
  • Le bruit permanent a instauré aussi une peur du crash aérien chez certains » note encore le président.

Les réponses des autorités concernées

Des réunions de travail sont instaurées depuis plusieurs mois maintenant. L’Armée de l’air s’est engagée à afficher dans les mairies les calendriers des entraînements. Elle a également mis en place un numéro vert pour les plaintes* .

Il faut, dans la mesure du possible, noter l’heure de la gêne et la commune, ainsi que le type d’aéronef (avion, hélicoptère, ou autre…). L’association ADECNA Sud Luberon fera le suivi de toute plainte transmise automatiquement aux autorités compétentes.

De son côté, l’Aviation civile a mis en place un système de messagerie.

Sensibilisés par Hélène Géronimi, sous-préfète d’Apt, les gendarmes reçoivent aussi désormais les plaintes concernant seulement les hélicoptères privés « qui demeurent un véritable problème car les propriétaires sont multiples. »

Comment aider l’ADECNA ?

FNE Vaucluse se mobilise actuellement pour que cessent des nuisances sonores délétères, liées à la pratique trop fréquente de sports « de nature » motorisés. Ce créneau, pour être terrestre, n’en finit pas moins devant les tribunaux. Il montre à quel point nous sommes éloignés d’un vivre ensemble respectueux des besoins de tous.

En ce qui concerne le bruit lié au trafic aérien, Vincent Origlia soulignait le manque de publications, faisant le lien santé / bruits de l’environnement.

Comme lui, nous faisons le même constat. Soit les publications en la matière promeuvent l’isolation des maisons (mais quid du droit à vivre dehors sous nos climats ?). Soit elles déplorent les atteintes à la qualité du sommeil.

Toutes finissent par évoquer les différences individuelles de sensibilité au bruit. Ce qui ramène le problème au fait divers bien connu du dépressif qui « pète les plombs » parce que des ados parlent trop fort sous ses fenêtres.

Nous accompagnons donc notre propos d’un double appel :

  • Si vous trouvez des publications intéressantes (OMS, ARS, ou autre) merci de les faire parvenir à l’ADECNA ou à FNE Vaucluse
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*04 90 17 82 76 ou le standard de la Base aérienne de Salon 04 90 17 80 00