1 - Actualités

Consultation électronique relative aux destructions de loups

Le ministère de l’écologie vient de lancer jusqu’au 21 juin 2015, la consultation électronique du public sur deux projets d’arrêtés concernant le dispositif de dérogations autorisant la destruction de loups, pour la saison 2015/2016.

En 2014 déjà, FNE Vaucluse avait exprimé un avis défavorable à l’encontre des arrêtés rédigés par le ministère.

A l’invitation de sa fédération nationale, FNE Vaucluse a participé à cette consultation.

En Vaucluse, dans les commissions dédiées, nous insistons sur la nécessaire amélioration des moyens de protection des troupeaux, sur l’étude des moyens mis en œuvre par les pays voisins confrontés au même type de prédation, sur leur expérimentation sur notre territoire ; Nous souhaitons que soient explorées toutes les conditions pour une co-existence entre pastoralisme et loup.

Nous ne pouvons qu’être déçus par le manque d’ambition, le peu d’effort de réflexion, d’un arrêté qui équivaut à ne gérer la présence du loup que par des autorisations accrues d’élimination :
– Les préfets n’auront aucune obligation de soumettre leurs autorisations de destruction à des conditions susceptibles de garantir que, préalablement aux tirs, des moyens de protection ont été déployés. L’effort de protection des ovins ne saurait se limiter, ce qui est parfois le cas aujourd’hui, à la mort du loup !
– Les conditions de tirs seront indépendantes des dommages objectifs. Les difficultés réelles du métier d’éleveur méritent mieux que cette subjectivité opportuniste justifiant à terme tous les tirs, qu’ils soient de défense ou de prélèvement
– Il est irresponsable et dangereux d’autoriser sans encadrement particulier les « prélèvements » de loups au cours de parties de chasse. Le ministère n’a de surcroît, pas pris la peine d’évaluer les résultats de cette mesure, pourtant prise l’an passé à titre « expérimental »
– Il est aberrant d’autoriser les tirs de défense dans les zones « cœur de parcs » nationaux
– Le projet d’arrêté augmente de 50% le nombre de loups pouvant être détruits, soient 36 individus sur une population estimée, par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), en diminution en 2015. A croire que le ministère souhaite entretenir la psychose de nos campagnes envahies par les loups !

Au mépris de nos engagements européens, négligeant notre devoir de maintien d’une biodiversité équilibrée, le ministère ne travaille ni à la protection de la filière ovine, ni à celle d’une espèce protégée, ni aux conditions d’une co-existence durable.
En priorisant les destructions de loups par rapport au renforcement de la protection des troupeaux, là où elle n’est pas ou mal mise en œuvre, le ministère renforce des antagonismes et surtout ne résout rien. Lorsque, sous la pression des éradicateurs de loup, l’animal aura été éliminé, il sera peut-être trop tard pour constater l’impact délétère de la disparition d’un prédateur …et surtout sauver le pastoralisme