2 - Avis et Communiqués

Abattage de platanes en Avignon : position de FNE Vaucluse

Le 23 mars, 6 platanes ont été abattus rue des Teinturiers, à Avignon. FNE Vaucluse savait ces arbres condamnés, car le canal de Vaucluse ne pouvait pas ne pas avoir transporté jusqu’à eux les spores de chancre coloré affectant les platanes de bords de Sorgues.
Le 7 avril, et dans les jours qui ont suivi, 53 autres platanes ont été tronçonnés : 22 cours Kennedy, devant la Poste, et 31 cours Jean-Jaurès, en bas de la rue de la République.

En cause donc, le chancre coloré, ce champignon arrivé d’Amérique du Nord à la fin de la deuxième guerre mondiale, et qui détruit nos platanes sans qu’aucun autre traitement que la très insatisfaisante éradication n’ait pour l’heure été trouvé. En cause aussi, les élagages au moyen d’outils mal stérilisés, transportant la maladie des arbres malades aux arbres sains.

Une longue pratique des bords de Sorgues, des journées de travail avec les syndicats de rivières qui, en Vaucluse, sont de longue date formés à la connaissance du champignon, à ses moyens favoris de progression, à l’importance de juguler sa prolifération, ont convaincu FNE Vaucluse :
– De la nécessité d’éliminer les sujets atteints ou même sur le point de l’être. La destruction des arbres malades s’impose pour l’instant, et dans un secteur contaminé, il est illusoire d’espérer sauver des platanes : les arbres sont bien souvent condamnés à court terme
– que planter de nouveaux platanes à la place d’un arbre abattu était vain, les vieux arbres bien installés empêchant la croissance des jeunes sujets

Nous rejoignons donc l’opinion de Philippe Silvan, gestionnaire du patrimoine arboré de la Ville : “La contamination est importante. Si l’on ne fait rien, ils seront tous condamnés à moyen terme” et pensons avérée la nécessité de procéder à l’abattage.

Pour autant, la ville d’Avignon ne pouvait en aucun cas s’affranchir des règles qui s’imposent à tous, et du respect de la loi qui s’applique à chacun

– En effet comment expliquer que la Mairie justifie sa décision drastique par sa conscience de la contagion et de l’extrême virulence de la maladie mais ne prend pas la moindre mesure de prophylaxie pour éviter la dissémination des sciures et des spores contaminées ? Le manque de rigueur dans l’abattage et le transport des tronçons d’arbres ont été sidérants. Outre que le temps de la montée de sève n’est pas le moment idéal pour abattre un arbre malade, chacun a pu constater que les sciures volaient au vent, qu’elles étaient rassemblées à coups de balais, que les camions n’étaient même pas bâchés : cette opération, sensée juguler un problème contribuera à sa dissémination.
– D’autre part détruire des nids est punissable de longue date article L424-10 du code l’environnement, « Il est interdit de détruire, d’enlever ou d’endommager intentionnellement les nids et les œufs », ce que parait ignorer la Mairie d’Avignon.

En résumé, s’il faut abattre des arbres faisons le, mais au bon moment et pas en dépit du bon sens !

FNE Vaucluse a adressé dès le 8 avril, un courriel en ce sens au Préfet de Vaucluse, afin que soit pris le temps de la réflexion …avec, pour toute réponse, un important déploiement de forces de l’ordre à compter du 9 avril …pour protéger les bûcherons !

La fédération appuie le recours de Créavignon contre cette opération.