Ce week-end, à Marseille, Alain Coulomb, Chef du département des réseaux matérialisés (Service de géodésie et nivellement) à l’Institut Géographique National (IGN), commentait en personne une des rares visites de cet élément du patrimoine français.
Accroché à la corniche de Marseille, cet observatoire qui ne paie pas de mine est assurément moins connu que le haut lieu de gastronomie méditerranéenne qu’il avoisine. Il recèle pourtant un appareil unique au monde construit à Hambourg en 1884, et encore en état de marche.
Le marégraphe, appareil d’enregistrement du niveau instantané de la mer, a été conçu pour permettre de définir le zéro du nivellement national, c’est-à-dire le point à partir duquel sont déterminées toutes les altitudes de France.
Son fonctionnement permet aussi de pouvoir étudier les variations du niveau de la mer sur le long terme
« Les observations marégraphiques menées à Marseille ont permis de constater une élévation du niveau moyen local de la mer d’environ 15 cm depuis le fin du 19ème siècle » (le marégraphe de Marseille, patrimoine et modernité)
Aujourd’hui, l’étude de la courbe montre une accélération nette de cette augmentation de niveau, et l’on parle de 16 cm d’élévation.
Compte tenu des spécificités de la Méditerranée, le niveau de l’eau y augmente moins rapidement que dans l’atlantique : là, les spécialistes de l’IGN évoquent une élévation de 31 cm …et n’hésitent plus à impliquer le changement climatique.
Alain Colomb est l’auteur du livre « Le marégraphe de Marseille – de la détermination de l’origine des altitudes au suivi des changements climatiques – 130 ans d’observation du niveau de la mer » (Presse des Ponts, octobre 2013.