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Le Sénat refuse d’interdire les néonicotinoïdes

Le Sénat vient de rejeter massivement la proposition de résolution du sénateur du Morbihan Joël Labbé (Europe Écologie-Les Verts) sur un moratoire européen sur les insecticides néonicotinoïdes, à l’origine de la disparition des abeilles.

Les néonicotinoïdes (insecticides neuro-actifs liés à la nicotine) sont responsables de la mortalité accrue des abeilles et d’une diminution de la production de miel. « Ces produits chimiques ont le potentiel d’affecter des chaînes alimentaires entières. La persistance dans l’environnement des néonicotinoïdes, leur propension au ruissellement et à l’infiltration dans les eaux souterraines, et leur mode d’action cumulatif et grandement irréversible chez les invertébrés soulèvent des inquiétudes écologiques sérieuses »

De plus, les néonicotinoïdes ne seraient pas indispensables pour les cultures agricoles selon Clément Henri, le porte-parole de l’UNAF (Union nationale de l’apiculture française).

« J’observe partout en Europe les effets néfastes des néonicotinoïdes. En France, la production de miel est passée de 33 000 tonnes en 1995, à moins de 15 000 tonnes en 2013. La mortalité à quant à elle augmenté considérablement depuis 1995. Le taux de mortalité des abeilles en 1995 était de 5 %, en 2013 il était de 40 % » explique-t-il.

Les effets de ces pesticides sont un enjeu de biodiversité. Certaines études comme celle de l’américaine American Bird Conversancy montrent qu’au-delà des abeilles, ils pourraient aussi toucher la faune des rivières ainsi que les oiseaux. Le texte souligne « l’impact des néonicotinoïdes sur les pollinisateurs, l’environnement et la santé humaine ».

La France est le premier pays consommateurs de pesticides en Europe.

… Et, six ans après, il faut bien l’admettre, le plan Ecophyto (certificat d’Économie de produits phytosanitaires) est un échec.

Lancé en 2008 dans le cadre du Grenelle de l’environnement, ce plan avait pour objectif de diminuer de moitié l’usage de pesticides d’ici à 2018… « si possible ». A mi-parcours, non seulement l’usage de produits chimiques n’a pas été freiné mais il a augmenté de 5% par an entre 2009 et 2013. 2013 – année de lancement des premières mesures du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll en faveur de l’agro-écologie -, a même connu une hausse de 10% !

Le journal Libération du 30 janvier nous apprend que Stéphane Le Foll vient d’avoir une idée de génie qui ne nécessite donc pas l’interdiction totale de ces pesticides : « reporter leur utilisation le soir quand les abeilles ne butinent plus ».

… Voilà les abeilles sauvées ! …

(Voir en complément la vidéo : « Le déclin des abeilles expliqué en 3 minutes » en cliquant sur ce lien)