Le 16 janvier 2015, le PDPGDND de Vaucluse a été soumis au vote de la commission consultative.
Une étape importante, concrétisant un long travail de concertation conduit par le service Environnement du Conseil Général, et aboutissant à un plan ambitieux et de qualité, répondant à de nombreuses demandes de FNE Vaucluse.
Pour autant, FNE Vaucluse a tenu, en s’abstenant, à mettre en garde contre un monopole annoncé :
Le projet de plan est dans l’obligation d’inclure les évolutions des installations de traitement régulièrement déposées auprès des services de l’Etat à la date d’avis de la commission. Malheureusement, à la dernière minute, des revirements de situation chez les opérateurs ont abouti à des propositions débouchant, à l’horizon 2018, sur un quasi monopole de Sita Sud, pour l’organisation du traitement des déchets résiduels.
Le nouveau plan comporte de nombreux points que nous défendons depuis longtemps : il prévoit la réduction de 50% de la mise en décharge (200 000 tonnes aujourd’hui, 100 à 110 000 tonnes à échéance du plan), par :
– Le développement de la tarification incitative,
– L’extension des consignes de tri afin de trier et recycler plus de déchets, d’où le dimensionnement du site de tri de Vedène qui passera(it) de 15 à 32000 tonnes
– Le développement du compostage individuel
– Le développement de la collecte séparative de la FFOM, (fraction fermentescible des ordures ménagères)
– Le quadruplement de la capacité des centres de tri des DIB (aujourd’hui 20KT à Monteux et autant à Entraigues) : création de 90 000 tonnes de capacité supplémentaire (SITA a déjà un dossier de 60 000 tonnes et Delta de 15 000)
– La création d’unités de traitement des biodéchets
Il n’en reste pas moins que le chapitre « organisation du traitement des déchets résiduels » nous inquiète et que FNE Vaucluse est résolument opposée à toute politique confortant la situation potentiellement monopolistique de Sita Sud :
• par principe : mettre en une seule main toutes les activités de traitement des déchets résiduels constitue un écueil à une bonne gestion territoriale en raison du risque inhérent de hausse des coûts. » (Circulaire du 25/04/07)
• parce que c’est inutile : En reprenant les objectifs du nouveau plan départemental, une baisse substantielle des déchets à traiter devrait être enregistrée.
En 2013, 380 000 t de déchets résiduels ont été incinérés ou enfouis en Vaucluse (cf. chiffres ci-dessus)
Dans le même temps, la balance importation / exportation laisse un solde net en Vaucluse de 80 000 t. Suivant le principe de proximité énoncé dans le département, compte tenu des bassins de vie et en équilibrant au plus juste ces échanges, seules 300 000 t seraient à traiter (380 000 t – 80 000 t)
L’application des objectifs du plan (réduction des OMR – 24% en 2021) ramène ce tonnage à traiter aux alentours de 280 000 t
Les capacités actuelles seraient donc largement suffisantes.
La création d’exutoire(s) trop important(s) par rapport au volume à traiter serait un véritable « appel à déchets ». D’ailleurs Sita, dans la foulée, sollicite la possibilité de réceptionner des déchets des départements voisins !
• Parce que c’est de nature à étouffer la concurrence : la demande d’extension du CET, et même, au delà des déchets résiduels, l’augmentation de la capacité du centre de tri des DAE asphyxieraient les autres centres bien plus modestes
• parce que FNE Vaucluse refuse d’abandonner le traitement des déchets à un opérateur jugé peu performant dans le respect de ses obligations (les inspections de la DREAL donnent souvent lieu à des « fiches d’écart » que l’entreprise met jusqu’à trois ans à régulariser), et désinvolte vis-à-vis des populations riveraines auxquelles il impose des nuisances d’un autre âge : odeurs pestilentielles, envols de plastiques, pour ne parler que des plus évidentes, qui peuvent, moyennant investissement, être maîtrisées. Dans ce contexte, autoriser l’extension convoitée, reviendrait à encourager un certain cynisme.
Par son abstention lors du vote de ce plan, FNE Vaucluse a souhaité rappeler solennellement qu’elle continuerait d’être d’une grande vigilance vis-à-vis de toute autorisation aboutissant à conforter une situation hégémonique dangereuse pour le territoire et ses habitants.