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Tri-recyclage des déblais inertes de chantier : visite de sites

C’est avec beaucoup d’intérêt que des représentants de FNE Vaucluse sont allés visiter une carrière à Gardanne et une exploitation de tri-recyclage de déblais inertes de chantier à Fos sur Mer.
Dans les deux cas, EUROVIA Méditerranée a souhaité mettre au service d’un « engagement responsable » (« Granulat + »), son expertise en matière d’évaluation de l’impact environnemental de son activité.

Le constat :

De plus en plus de dépôts sauvages de déchets inertes, déguisés en aménagements urbains ou agricoles, ou « tout simplement », polluant les abords de chemins discrets mais carrossables, apparaissent dans les paysages français.
Il est devenu urgent de réagir à ces actes d’incivisme de particuliers ou de professionnels.

Les actions en justice des associations de préservation de l’environnement, ont montré leurs limites.
Les installations de stockage de déchets inertes (IDSI), par dépôt ou enfouissement sur ou dans la terre sont une solution.
Nous préférons la valorisation, opération dont le résultat principal est que des déchets servent à des fins utiles, en substitution à d’autres substances, matières ou produits qui auraient été utilisés. Dans un contexte d’épuisement possible des ressources naturelles, la valorisation apparaît comme une des solutions à mettre en œuvre pour répondre à nos besoins de développement en limitant notre consommation de matières premières.

C’est à cette valorisation que se consacrent les deux sites que nous avons visités.

• Le premier, sur la commune de Gardanne, est une carrière.

Osons l’avouer, nous ne professons pas un grand amour des carrières : ces dernières dévastent trop souvent le paysage, et oublient, encore plus souvent, leurs promesses de réaménagement naturel. Pire, les espaces qu’elles creusent ont une propension certaine à se remplir de matériaux, dangereux ou pas, « gérés » ou abandonnés, qui trouvent là de quoi se soustraire au regard, à moindre coût.
Ici, se côtoient l’ancien (réutilisation d’une grande partie de la carrière en déchèterie, exploitation concomitante de la ressource naturelle), l’actuel (utilisation de quelques hectares de pente pour une installation photovoltaïque), et l’innovant : une installation de tri-recyclage des déchets du BTP.
Le plus intéressant pour nous, étant sans doute de constater la performance de l’entreprise, et l’intérêt d’une pensée industrielle, avec recherche d’efficacité et de rentabilité économique, en phase avec une volonté forte de préserver les hommes et les ressources.

Il arrive que les écologistes qui prônent le recyclage, et les produits qui en sont issu, s’accommodent en la matière de produits chers et de qualité moyenne (le papier recyclé désespérément jaune…) : beaucoup y voient un acte militant, et peut-être même le moyen de se reconnaître entre eux ! Les industriels sont eux confrontés à des normes de qualité qui en aucun cas ne peuvent se contenter d’à peu près : les produits livrés pour la construction, par exemple, doivent être techniquement parfaits.
Pour avoir accepté le challenge d’entrer dans l’économie circulaire, la démarche Granulat+ d’Eurovia Méditerranée intéresse et satisfait : de la benne à gravats de la déchèterie aux tas de granulats « artificiels » réguliers, de nombreuses étapes sont nécessaires. Benoit Weibel, directeur d’exploitation les détaille : crible à disque, malaxeurs, débourbeurs, dispositif de traitement à la chaux en ligne … l’ installation est polyvalente et traite des matériaux naturels issus de la carrière (granulats naturels) et des déblais inertes de chantier (granulats recyclés).

Le plus sympathique ? Les petits bouts de bois ou de papier contenus dans la benne de gravats, recueillis dans un bac à eau et livrés à une entreprise voisine qui les transforme en mobilier urbain.

• Le second site, à Fos sur Mer, est une toute nouvelle plateforme multimodale

Mise en route au début du mois de septembre 2014, cette plateforme illustre le développement du réseau Granulat+ Méditerranée le long de l’axe rhodanien par le biais du transport sur péniche.
Le jour de notre visite, sous la conduite de Cécile Bellec, une péniche en provenance d’Avignon était en déchargement. Pour transporter sa cargaison de gravats 70 semi-remorques auraient été nécessaires !
Les déchets inertes étaient en cours de traitement, le confinement des locaux limitaient le bruit et la poussière
Le plus ? L’inventaire de l’espace occupé par les futurs équipements de tri et de valorisation, ayant mis en évidence la présence d’espèces protégées de batraciens, l’implantation des bâtiments et des voies de circulation a été revue, des corridors écologiques ont été préservés et un crapauduc installé…

Des démarches du type « granulats+ », font mieux qu’aller dans le bon sens : elles laissent entrevoir la possibilité d’un avenir dans lequel l’économie de ressources naturelles va de pair avec intérêt économique et qualité de vie.
A ce titre les industriels engagés peuvent être soutenus par nos associations de préservation de l’environnement, tout en étant si possible accompagnés dans le choix de leurs sites d’implantation et dans la gestion naturaliste de ceux-ci. Promouvoir le transport fluvial nécessitera de renoncer à certains secteur de ripisylve au profit de zones portuaires : autant que cela se fasse dans une concertation propice au respect de l’environnement !