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« Agir contre l’effet dévastateur que peuvent avoir les panneaux publicitaires et les enseignes sur notre environnement, c’est possible ! »

C’est à l’initiative et à l’invitation du Comité Écologique Comtat Ventoux, auquel s’est associée FNE Vaucluse, que le Président de « Paysages de France » est venu à Carpentras donner une conférence et animer un débat sur le thème: « Agir contre l’effet dévastateur que peuvent avoir les panneaux publicitaires et les enseignes sur notre environnement, c’est possible ! »

Passionnante, la conférence de Pierre Jean DELAHOUSSE est difficile à résumer tant les dizaines de diapos illustrant son propos parlaient d’elles même.

C’est à un véritable choc des photos que l’on se trouve confronté, tant nous nous sommes habitués jusqu’à l’aveuglement à la captation de notre environnement par les publicitaires. Devant cette évidence magistralement illustrée, nous sommes un peu comme ces personnes qui découvrent, en faisant entrer des invités chez eux, que de vilaines toiles d’araignées leur ont échappé !!

Le conférencier ne manque d’ailleurs pas de souligner que, dans certains territoires d’excellence, telle la Champagne, les viticulteurs se sont formellement opposés à ces panneaux qui, aux yeux des nombreux touristes-consommateurs, nuisaient au prestige de la production locale !

En présentation, Pierre Jean Delahousse rappelle : « L’effet dévastateur que peut avoir l’affichage publicitaire sur le paysage, notamment dans les périphéries urbaines est, hélas, bien connu. Sans compter l’impact sur l’environnement de l’incitation à la (sur)consommation jusque dans l’espace public. »
Au passage, il insiste sur le monopole, partagé à quelques uns, de cette publicité sur l’espace public. Parlant des annonceurs, et non des afficheurs, il nous est montré, images à l’appui, quelle part se taille la grande distribution dans ce qui est une incitation à parcourir les kilomètres qui nous séparent des hypermarché, plutôt qu’à s’arrêter chez l’épicier du coin !

« Face à ce qui prend parfois l’allure d’un fléau, le citoyen n’est cependant pas désarmé : par ses résultats impressionnants, l’association « Paysages de France » a prouvé que l’on peut agir. »

Une actualité récente illustre positivement l’action de « Paysages de France » :Eric PIOLLE, maire de Grenoble, vient d’annoncer la fin partielle de la publicité sur le domaine public, en l’occurrence la disparition des panneaux autres que ceux apposés sur les abris pour voyageurs (info de France Inter le lundi 24 novembre 2014).

Pourtant, il faut bien reconnaître que l’affichage publicitaire est plus envahissant que jamais.

Pendant longtemps, l’association a privilégié le dialogue, avant de s’apercevoir qu’il n’était jamais suivi d’effet. Si « sensibilisation et information des élus, repérage et signalement des (nombreuses) infractions, actions en justice, opérations de recouvrement de panneaux, etc. peuvent conduire à des résultats extrêmement positifs », PJ Delahousse n’est pas loin de reconnaître que seul le bâton de l’action en justice est efficace.

Les prises de conscience sont pourtant nombreuses : Le 12 janvier 2012, Télérama commence un article par : « Ah, les entrées de ville, leur allégeance au tout-automobile, leurs hangars commerciaux, leurs restaurants Buffalo Grill et Léon de Bruxelles, leurs Halles aux chaussures, leurs parkings dévorant toujours plus de terrain agricole… Et leur marée de panneaux d’affichage… Une horreur ! » , avant de regretter qu’un décret d’application calamiteux ait annulé les effets d’une loi restreignant la main mise des publicitaires sur notre territoire. Il est vrai que Jean-Claude Decaux est soupçonné de l’avoir rédigé lui-même à l’usage du ministère ! (Le Canard Enchaîné, 1er juin 2011 « ça vole bâche »)

Plus près de nous, à l’occasion de la parution de son livre « Ouvrons les yeux ! La nouvelle bataille du patrimoine » et de la Journée du patrimoine européen, le 19 septembre 2014, Jack LANG, invité de l’émission « La Bande originale », sur France Inter, affichait son soutien au combat de Paysages de France

Le conférencier confirme  que l’affichage a encore de beaux jours devant lui, tant sont efficaces la mauvaise foi et les moyens de pression des afficheurs. Les citations de ces derniers, tous fervents défenseurs de l’environnement, valent leur pesant de tartuferie… Pour terminer, il met en garde contre une nouvelle demande des annonceurs : ne plus inclure la surface du support dans le calcul de la surface du panneau ou de l’enseigne publicitaire. Le risque ? qu’ils se contentent d’enlever l’affiche ou leur nom, en laissant traîner dans le paysage les poteaux et autres échafaudages sur lesquels ils s’appuient !!

Lire sur le sujet l’excellent article de la gazette des communes.com

En ce qui concerne les actions possibles, l’on peut se référer au site de Paysages de France, et notamment à la boîte à outils de l’association, ou à Agir pour les paysages (Communiqué de presse FNE et CAPEN en Saône et Loire). Actions en justice d' »Agir pour les paysages » 

Attention : dans les actions, il faut prendre garde à ne pas dégrader la pub, fut-elle illégale !! Les contrevenants sont impitoyablement traînés devant les tribunaux :

Voir le site et les actions des déboulonneurs  http://www.deboulonneurs.org/rubrique33.html et notamment l’article : 12 janvier 2012 Décret Grenelle II sur l’affichage publicitaire : la « République exemplaire » … des copains.