Le projet de SDAGE 2016/2021 sera débattu demain en comité de bassin et les négociations avec les acteurs économiques s’annoncent ardues. C’est pour contrer les arguments de ces derniers que les documents ci joint ont été rédigés, par les fédérations régionales de France Nature Environnement, réunies au sein du Collectif FNE Saône Rhône Méditerranée, et par leurs représentants au Comité de Bassin Rhône Méditerranée.
Tract :
UNE SITUATION PRÉOCCUPANTE
Le prochain SDAGE se fonde sur l’état des lieux du bassin approuvé par le Comité de Bassin en décembre 2013. Or cet état des lieux est mitigé, la dérive climatique est confirmée et les ressources stratégiques pour l’alimentation en eau potable sont menacées.
CESSER DE DIFFÉRER LES EFFORTS
Crise économique, changements climatiques, nouveaux prélèvements, chômage, incertitude
généralisée… autant de raisons qui encouragent l’inaction et la dégradation de plus en plus rapide et irréversible de l’environnement. Pourtant, l’essentiel est ailleurs : qualité de nos territoires, richesses naturelles diversifiées, bien-être partagé, etc., expliquent l’attractivité du bassin et facilitent le développement d’activités de toutes natures. Préserver la qualité de l’eau et des milieux aquatique préserve en réalité notre avenir.
ANTICIPER POUR S’ADAPTER
Mettons fin en premier lieu aux pratiques qui ont montré leur limite (imperméabilisation du sol, canalisation de cours d’eau) pour engager des mesures « sans regret » (par exemple : technique d’infiltration de l’eau de pluie, économie d’eau…). Enfin entreprenons les mesures d’adaptation aux changements qui s’imposent à nous, pour préserver notre environnement et donc maintenir des activités malgré l’évolution du climat. Anticiper, c’est éviter les conflits d’accès à une ressource limitée et qui se réduit. Anticiper, c’est écarter des investissements inutiles pour mieux répartir dans le temps les investissements nécessaires.
SDAGE, CREATEUR D’INVESTISSEMENTS RENTABLES ET D’EMPLOIS NON DÉLOCALISABLES SDAGE, source d’économies
En promouvant l’action « à la source », le SDAGE économise notre environnement et le capital économique que représente la ressource en eau.
• Protéger les captages pour alléger le coût de la production d’eau potable.
• Renouveler les réseaux d’eau pour résorber les fuites d’eau… et réduire la facture !
• Réduire l’imperméabilisation des sols, ménager des espaces de liberté aux cours d’eau pour faire passer les crues et éviter les coûts d’endiguement, de réparations1… et les morts¹
SDAGE, générateur d’emplois et d’activités
Les investissements préconisés par le SDAGE et son programme de mesures participent, par les activités « sur le terrain » qu’ils induisent, au soutien de l’activité économique notamment dans les communes, au maintien des liens sociaux et à l’emploi dans une période critique.
En maintenant notre ambition environnementale, nos industriels, nos agriculteurs, nos collectivités locales développerons les pratiques, les méthodes, les outils mais aussi les produits du futur qui permettront à d’autres comme à nous de s’adapter. Loin d’être un fardeau, l’aspiration à l’excellence environnementale est un des moteurs de la compétitivité et de l’innovation, tant sociale que technique.
C’est donc à une création de richesses à laquelle nous convie le souci légitime de protéger notre environnement.
SDAGE : à la recherche de financements cohérents
Cette ambition mérite de conserver une source de financement pérenne, à la hauteur nécessaire :
• L’affectation stricte des redevances « eau » aux actions en faveur de la ressource et des milieux aquatiques
• Le maintien des moyens financiers des agences de l’eau
• Le respect des directives et des engagements européens.
PLACE A LA CONSULTATION
Sans surprise, le projet de SDAGE découle de l’état des lieux de 2013. Il prolonge SDAGE actuel sur quelques points importants et tente d’en améliorer l’efficacité sur le terrain. Après de nombreuses réunions de terrain depuis presque 1 an, ce projet est sur la table depuis plus de trois mois, chaque collège a pu s’exprimer et les remarques ont été prises en compte par le secrétariat technique du SDAGE. Malgré quelques lacunes nous soutenons la diffusion en l’état de ce texte équilibré et acceptable par tous.
1 Rappel : les récentes inondations dans le département du Var ont fait 1- au printemps 2010 : 23 morts, 2 disparus, 950 millions € de dégâts ; 2-à l’automne 2011, 2 morts, 325 millions € de dégâts ; 3- en mai 2013 ; 4- à l’hiver 2014, 2 morts, 200 millions € pour les assurances (sources : préfecture du Var, presse quotidienne locale).
… et hier 18 septembre, 4 morts et 2 disparus à Lamalou !
Vous pouvez accéder à l’argumentaire détaillé en cliquant : Argumentaire