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Quand un campagnol retarde les avions …

Vous connaissiez le rat et le lion de La Fontaine ? Peut-être aussi la colombe et la fourmi ? …

Régalez-vous de l’illustration du jour de ces deux fables par le campagnole amphibie de Notre Dame des Landes et découvrez comment, grâce à lui, le conseil national de protection de la nature (CNPN) a donné un avis défavorable au projet d’aéroport de ND des Landes.

Bon à savoir ! …

Arvicola Sapidus, c’est son nom.

Le campagnol amphibie (Arvicola sapidus), souvent confondu avec le rat et communément nommé rat d’eau, est un rongeur de la famille des Muridae. Il est en quelque sorte le cousin aquatique du campagnol terrestre dont le mode de vie est très différent. Contrairement au campagnol terrestre fouisseur, le campagnol amphibie ne présente pas de phases de pullulations, et du fait de ses faibles effectifs et de son mode de vie complètement lié à l’eau, ne cause jamais de dommages aux parcelles agricoles.

C’est déjà un très bon point !

Mais notre petit rongeur, très heureux dans le bocage humide de ND des Landes a créé la surprise : pour le protéger, le conseil national de protection de la nature vient de donner un avis défavorable à la demande de dérogation du Préfet de Région en matière de destruction des espèces protégées.

À Nantes, le préfet de Région doit en effet prendre un arrêté autorisant la destruction de campagnols amphibie, espèce protégée mais il lui a fallu l’avis du conseil national de protection de la nature (CNPN).

Et la haute instance consultative du ministère de l’Environnement n’a pas suivi le préfet. La demande du représentant de l’État n’a pas recueilli une seule voix favorable. C’est une surprise.

« Cela ne change rien aux échéances », dit-on à la préfecture. L’avis du CNPN est seulement consultatif. Le préfet a bien l’intention de publier l’arrêté relatif au campagnol amphibie.

Il sera aussitôt attaqué devant le tribunal administratif par les opposants au projet d’aéroport .

« Cet avis négatif du CNPN renforce le point de vue des naturalistes, renvoie à la faiblesse du dossier sur le plan environnemental, et fragilise la position de l’État et de Vinci », estime François de Beaulieu, membre du collectif des naturalistes qui ont bâti l’argumentaire contre la demande du préfet.

Cette actualité, si elle concerne une autre région que la nôtre et nous renvoie aux morales des fables de notre enfance – un petit rongeur sait faire son affaire des mailles qui enserrent le lion … la fourmi sait piquer le Croquant et le priver d’une colombe à son souper – a le mérite de pointer sur l’effet retardateur « des plus petits que soi ».

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