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PCB dans la Meyne

19 juillet 2012, le Préfet de Vaucluse prend un arrêté d’interdiction de consommation des poissons pêchés dans la Meyne :

Le Préfet interdit la pêche en vue de la consommation et de la commercialisation de toutes les espèces de poissons dans les cours d’eau du bassin versant de la Meyne jusqu’à sa confluence avec le Rhône, ainsi que dans les plans d’eau qu’ils alimentent.

Dans le cadre du Plan national d’actions contre les PCB (*) mis en place en octobre 2007, des analyses ont été effectuées sur des poissons dans le cours d’eau de la Meyne. Au vu de ces résultats, le Préfet a pris un arrêté d’interdiction de la pêche en vue de la consommation et de la commercialisation de l’ensemble des espèces de poissons dans les cours d’eau du bassin versant de la Meyne jusqu’à sa confluence avec le Rhône, ainsi que dans les plans d’eau qu’ils alimentent (cf.carte).

La pratique de la pêche de loisir y reste cependant autorisée.

Rappel :

  • en 2007 : interdiction de consommation et de commercialisation des poissons du Rhône et de ses annexes en Vaucluse (août)
  • en 2008 : cette interdiction a été partiellement levée pour les espèces de pleine eau (brochet, perche, sandre, gardons) suite à un avis de l’AFSSA rendu sur la base de nouvelles analyses (juillet)
  • en 2009 : interdiction de la pêche en vue de la consommation de toutes les espèces de poissons sur la Gaffière et le Lauzon (novembre) et interdiction concernant les poissons d’eau douce fortement bioaccumulateurs (anguilles, brémes, barbeaux, silures, carpes, aloses et lamproies) sur les Sorgues et l’aval de l’Ouvèze (décembre).

Une exposition accidentelle de courte durée aux PCB n’a pas de conséquence sanitaire. Par ailleurs, la pêche sans consommation, la baignade et les sports nautiques ne présentent aucun risque sanitaire pour l’homme. La toxicité des PCB est essentiellement liée à leur accumulation dans l’organisme au cours du temps. Ainsi, l’exposition ponctuelle à ces molécules au travers d’un aliment contaminé aura peu d’impact sur la santé.

L’ANSES (1) dans son avis du 10 novembre 2011 recommande sur l’ensemble du territoire de limiter la consommation de poissons d’eau douce fortement bio-accumulateurs (anguilles, brémes, barbeaux, silures, carpes, aloses et lamproies) : o à 1 fois tous les 2 mois pour les femmes en âge de procréer, enceintes ou allaitantes, les enfants de moins de 3 ans, les fillettes et adolescentes, o à 2 fois par mois pour le reste de la population.

Dès que de nouveaux éléments seront connus, ils seront portés à la connaissance du public.

(*) Pour mémoire, les polychlorobiphényles ou PCB – plus connus sous le nom de pyralène – sont des composés chimiques, des polluants organiques utilisés sur de nombreux sites industriels dans des installations électriques de type « transformateurs ». Ils sont interdits en France depuis 1987. Ces dérivés chlorés sont persistants dans l’environnement et peuvent s’accumuler dans la chaîne alimentaire en particulier dans certains poissons.

L’homme est exposé aux PCB essentiellement par la consommation de produits gras d’origine animale : poissons, viandes et produits laitiers.

(1) Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail.

Contacts presse:

ARS – Délégation territoriale du Vaucluse : Caroline CALLENS au 04 13 55 85 60

DDT : Catherine GAILDRAUD au 04 90 16 21 09

Communiqué diffusé le 19 juillet 2012

Voici ce que disait FNE en octobre dernier :

jeudi 20 octobre 2011

Pollution aux PCB* : pêcheurs, consommateurs, éleveurs…à qui le tour ?

Des agriculteurs de Grez-en-Bouère, en Mayenne, victimes d’une pollution chronique aux PCB vont devoir envoyer à l’abattoir 142 vaches, lourdement contaminées aux PCB. Après avoir déjà rendu impropre à la consommation certaines espèces de poisson du Rhône, les PCB, dont l’usage est interdit en France depuis 1987, continuent de menacer notre santé et dégradent les conditions de travail des agriculteurs. Réaction de FNE.

Pour Jean-Claude Bévillard, pilote du réseau agriculture de FNE : « Lorsqu’il s’agit de sédiments ou d’estuaires, ce sont les activités de pêche ou d’élevage piscicoles qui sont touchées. En cas de pollution en milieu rural, ce sont les activités agricoles qui sont les premières victimes, comme aujourd’hui en Mayenne. Il est impératif de trouver une solution pour éviter d’en arriver là.»

Pour Marc Sénant, coordinateur du réseau Risques Industriels : « Les pollutions chroniques sont le parent pauvre de la politique de maîtrise des risques industriels. Il faut plus de moyens publics pour suivre les installations et vérifier les conditions de fonctionnement. Prévenir coûte cher, mais ne pas prévenir coûte toujours plus. Cet abattage en est la preuve. » A l’heure de l’anniversaire du Grenelle, il convient de rappeler que les pollutions chroniques ont été le grand absent de ce débat.

FNE, depuis longtemps, ici comme ailleurs, sur le front des PCB

FNE et l’association « Entre Taude et Bellebranche », ont déjà porté plainte auprès du procureur de la République concernant cette pollution aux PCB qui concerne la commune de Grez-en-Bouère. FNE, l’URVN et la FRAPNA se sont par ailleurs constituées parties civiles pour une pollution du Rhône par les PCB qui a donné lieu depuis septembre 2005 à des restrictions de consommation de poissons pêchés dans le Rhône de Lyon jusqu’à son embouchure (L’interdiction de consommer le poisson pêché s’étend sur tout le linéaire du fleuve Rhône depuis le barrage de Sault Brénaz, à l’amont, jusqu’à son embouchure, à l’aval).

Bruno Genty, président de FNE : « FNE témoigne de sa solidarité envers les éleveurs, victimes d’une pollution nationale, récurrente et délaissée. »

*PCB : polychlorobiphényles